Dunkerquois

Crise migratoire à Gravelines : "On doit passer par cette étape désagréable"

Le sous-préfet de Dunkerque, Frédéric Loiseau, a réagi après les derniers incidents survenus à Gravelines dans le cadre de la crise migratoire.

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Frédéric Loiseau, sous-préfet de Dunkerque, lors du dernier conseil municipal de Gravelines.
Crédit : Delta FM

Le sous-préfet de Dunkerque fait le point sur la situation migratoire dans le Gravelinois.

On vous rappelle que, dans la nuit de mardi à mercredi, des nouveaux incidents ont éclaté dans le quartier de Petit-Fort-Philippe.

Frédéric Loiseau indique être en contact quotidien avec le maire de Gravelines, Bertrand Ringot : "La situation est très difficile, beaucoup plus difficile que quand je suis arrivé en 2024. Avec des difficultés à gérer des gens déterminés, que nous avons besoin de bloquer pour les sauver et aussi suivre les accords internationaux signés."

Le sous-préfet est évidemment revenu sur l'effet collatéral d'une "stratégie de bordélisation" organisée par les passeurs. "Ça devient un problème quand ça a une incidence sur les Gravelinois."

 

Moins de départs enregistrés au chenal de l'Aa

Le représentant de l'État a évoqué les caillassages, les vols et autres dégradations dont sont victimes les habitants. "Ils demandent des comptes aux élus, qui demandent des comptes à l'État."

Selon Frédéric Loiseau, la stratégie de l'État dans cette affaire, "c'est de revenir à une situation avec des départs à des lieux de moindres dommages". Pour y parvenir, ça passera par des bras de fer avec les passeurs.

Moins de départs ont également été identifiés depuis le chenal de l'Aa. "Il y a une amélioration, alors que la situation était compliquée. On conduit beaucoup de travaux, on veut compliquer la vie des passeurs."

Le sous-préfet de Dunkerque a conscience de la réalité actuelle, mais prévient : "Il faut passer par cette étape désagréable avec toute cette agitation, ces CRS, ces bruits de grenades... On ne trouvera pas à terme des solutions sans passer par cette phase ; on a une bataille à gagner contre les passeurs. On l'assume."

Frédéric Loiseau fait également état de remontées contre les grenades à Malo, mais, là encore, il maintient sa position : "Sans ça, c'est 500 migrants demain sur la plage de Malo."

Reste que la situation ne satisfait pas les élus gravelinois, à l'image d'Alain Boonefaes, adjoint à la sécurité : "Des consignes sont données aux forces de l'ordre de ne pas intervenir dans les cités, les quartiers. Mais ça a encore provoqué des bagarres cette nuit rue des Frères-Lumière !"

 

La Ville de Gravelines réclame plus de policiers

Même si la Ville va indemniser les franchises des victimes, elle attend davantage de moyens de la part de l'État : "On a une patrouille de police la nuit pour Gravelines, Loon-Plage et Grand-Fort-Philippe ; à Dunkerque, il y a régulièrement des gardes à vue et, bien souvent, les geôles sont pleines. Du coup, on les envoie à Gravelines. Nous avons besoin de renforts policiers à Gravelines."

Face à ces doléances, le sous-préfet de Dunkerque s'est montré attentif : "Objectivement, il n'y a pas assez de policiers sur la circonscription de Dunkerque. Les effectifs de la police nationale ne sont pas issus de la volonté d'un maire."

 

Les élus de la Cud invités à dialoguer... entre eux

Mais le représentant de l'État invite néanmoins les élus de la Communauté urbaine de Dunkerque à avoir "un dialogue sur l'histoire des geôles" entre les problèmes de mendicité agressive en centre-ville de Dunkerque et la problématique migratoire.

De son côté, Bertrand Ringot, maire de Gravelines, réclame à nouveau une brigade dédiée à la lutte contre l'immigration clandestine : "On ne réglera ce problème qu'avec le soutien plein et entier de l'État. Je préconise un traitement spécifique pour l'ouest de l'agglomération. "

Rappelant que le commissariat de Gravelines existe, mais qu'il se retrouve avec un effectif insuffisant. "On est passé de 62 à 35 agents."

 

Publié : 17 décembre 2025 à 20h03 - Modifié : 17 décembre 2025 à 21h13
Rémi Foulon - Rédacteur en Chef