Dunkerquois

« On a vécu la pire nuit de notre vie » : le frère d’Issam Zouhairi témoigne après le drame au KFC Dunkerque

Badr-Eddine Zouhairi, le frère d'Issam, retrouvé mort dans les toilettes du KFC Dunkerque, revient sur les résultats de l'autopsie et toutes les questions qui demeurent aujourd'hui sans réponse.

zouhairi
Badr-Eddine à gauche, aux côtés de son frère, Issam Zouhairi, tragiquement disparu.

Quelques jours après la découverte du corps d'Issam Zouhairi, retrouvé sans vie dans les toilettes du KFC de Dunkerque , l'émotion reste vive.

Son frère, Badr-Eddine, revient pour Delta FM sur ces heures interminables, cette attente insoutenable , et sur les nombreuses questions qui restent sans réponse.

Le corps d'Issam, âgé de 46 ans, a été retrouvé plus de 30 heures après sa disparition, dans les toilettes handicapées du restaurant, rue du Kruysbellaert, à Dunkerque.

"On a vraiment passé la pire nuit de notre vie. Dès le samedi matin, je savais qu'il était décédé. On ne s'en remettra jamais."

Une issue tragique, au cœur d'une histoire qui a profondément touché les Dunkerquois, et bien au-delà.

 

Une (trop) longue attente

Le  vendredi 19 septembre, la famille signale la disparition inquiétante d'Issam Zouhairi.

Personne n'a de nouvelle : ni ses proches, ni ses collègues du CIC de Grande-Synthe où il ne s'est pas présenté.

Dans la foulée, sa voiture est retrouvée sur le parking du KFC . " On a d'abord imaginé un covoiturage, puis d'autres scénarios, mais jamais qu'il puisse être encore là, dans le restaurant. J'ai voulu organiser une battue pour retrouver mon frère. Environ 250 personnes étaient venues", se souvient Badr-Eddine.

Issam avait été vu pour la dernière fois sur les caméras du restaurant, à 13h04. " Il allait bien".

Il venait de passer commande.

Pendant la battue du samedi, les proches d'Issam insistaient auprès de KFC pour accéder aux toilettes, dont l'une des cabines semblait condamnée.

Mais non. À l'ouverture de la porte, Issam était bien là, allongé devant le lavabo. Et habillé.

"Quand ma sœur a crié, tout le monde a entendu." Car c'est elle qui a découvert le corps.

"Quand on l'a retrouvé, le restaurant continuait à servir. Ce sont les gens de la battue qui ont insisté pour qu'il ferme. C'est inconcevable de retrouver un corps plus de 30 heures après", se désole encore Badr-Eddine.

 

Une famille dans l'attente de réponses

"On était déterminés les premiers jours. On s'est retrouvé sous le feu des projecteurs, on n'était pas préparé à ça." 

Badr-Eddine souhaite comprendre.

"Pour le moment, on n'est pas dans l'intention d'attaquer qui que ce soit, on est plongés dans le deuil de notre frère. On veut juste des réponses. On a dû attendre cinq jours pour recevoir un message de condoléances du franchisé, et à ce jour, toujours aucune explication."

Une autopsie a été réalisée le mercredi suivant.

Les premiers résultats évoquent un arrêt cardiaque.

Pas tellement une surprise pour la famille, qui ne s'attendait pas vraiment à un autre verdict.

Issam souffrait d'hypertension , son traitement venait d'être modifié.

Difficile aujourd'hui d'établir un lien réel.

Il avait aussi repris le sport depuis peu, après un long arrêt consécutif à un accident domestique.

Le quadragénaire avait été victime d'un malaise vagal il y a peu de temps.

"Derrière, il a fait un check-up complet à l'hôpital de Dunkerque, tout allait bien" , confirme Badr-Eddine.

"Il s'était cassé une vertèbre, ou quelque chose comme ça, il y a quelques années. Il était content de reprendre le sport. Il venait de s'y remettre. Mon frère, c'était un petit vieux, toujours carré, toujours dans les règles."

Issam laisse derrière lui trois enfants, des jumeaux âgés de 16 ans et une fille de 10 ans, ainsi que son épouse.

Tous attendent désormais des réponses pour poursuivre leur deuil.

 

Retrouvez le témoignage du frère d'Issam Zouhairi à Delta FM.

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Publié : 5 octobre 2025 à 16h05 - Modifié : 6 octobre 2025 à 8h14
Rémi Foulon - Rédacteur en Chef