Loon-Plage : un mur en béton à 10 mètres des maisons, les habitants en colère

Info Delta FM - Dany Blanckaert ne se définit pas comme anti-migrants, au contraire. Le Loonois attend seulement des explications de l'Etat après ce mur construit juste devant ses maisons. Il réclame aussi une solution pour mettre fin à cette triste situation des exilés sur le littoral.

Dany n'en revient toujours pas : un mur a poussé devant ses maisons.

Crédit : Delta FM

À Loon-Plage, Delta FM vous l'avait annoncé : un imposant mur de béton est en train de se dresser depuis quelques jours dans le camp, route de Mardyck, près des voies ferrées, provoquant étonnement et incompréhension parmi les habitants.

Long de plusieurs centaines de mètres déjà et haut de trois mètres, il est destiné à empêcher les exilés de traverser la ligne ferroviaire jugée dangereuse.

Mais pour les riverains, l’ouvrage apparaît comme un obstacle brutal et inattendu.

Dany Blanckaert, propriétaire de deux maisons face à ce nouveau mur, raconte son choc : « On n’a rien vu venir. Aucune déclaration préalable, aucun panneau, aucun permis de construire…»

On a mesuré avec Dany la distance : il ne reste que dix mètres entre sa maison et cette barrière de béton. « Financièrement, c’est catastrophique pour nous, pour nos maisons. Loon-Plage était un endroit où on pouvait investir et vivre sereinement. Aujourd’hui, c’est comme si on était enfermés derrière une clôture. On a l’impression d’être en prison. »

Dany dénonce l’absence de dialogue et de concertation : « Je n’ai pas pu échanger avec les gens qui construisent le mur, et même le maire n’était pas informé. »

Une plainte pourrait être déposée

Face à cette situation, il annonce qu’il compte déposer plainte si aucune clarification n’intervient rapidement : « Quand on veut mettre une clôture chez soi, on est limité à deux mètres. Là, c’est un mur de trois mètres de béton plein. On dirait qu’on est en temps de guerre. »

Malgré la colère et le sentiment d’injustice, Dany appelle également à une solution humaine pour les exilés : « Il faudrait que toutes les communes voisines se mobilisent pour demander à l’État une unité d’accueil. Les réfugiés ne doivent pas être laissés livrés à eux-mêmes dans nos rues. Il faut de l’accompagnement, pas des murs. »

La construction de ce mur, qui se poursuit sous une surveillance constante des forces de l’ordre, illustre les tensions croissantes entre sécurité ferroviaire, exilés et riverains.

Ecoutez le témoignage de Dany dans les éditions dunkerquoises Delta FM ce lundi matin

Publié : 19h41 par