Crise politique : Sébastien Lecornu démissionne, un mois après sa nomination

Coup de tonnerre à l’Élysée. Sébastien Lecornu a présenté, ce lundi 6 octobre, sa démission du poste de Premier ministre, à peine quatre semaines après sa nomination. L’annonce, confirmée par un communiqué de la présidence, intervient quelques heures seulement après la présentation des premiers membres de son gouvernement. Emmanuel Macron a accepté cette démission, ouvrant une nouvelle phase d’incertitude politique.

Sébastien Lecornu, nommé le 9 septembre dernier, devient ainsi le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République. Sa nomination, déjà contestée par les oppositions, s’est rapidement heurtée à une série de tensions internes au sein du fragile « socle commun » formé entre macronistes et une partie des Républicains.

Dès la composition du gouvernement, les critiques se sont multipliées. Bruno Retailleau, chef de file des LR, avait dénoncé une équipe « sans la rupture promise ». Le Rassemblement national et la gauche, eux, agitaient déjà la menace d’une motion de censure.

Mais c’est la nomination surprise de Bruno Le Maire au ministère des Armées qui a fait exploser la coalition. Jugée incompréhensible par nombre d’élus LR, cette décision a provoqué une fronde ouverte. « Soit Bruno Le Maire renonce, soit on quitte le gouvernement », aurait confié un cadre du parti. Quelques heures plus tard, le gouvernement Lecornu vacillait déjà.

Face à cette implosion, les appels à la dissolution ou à la démission du chef de l’État se multiplient. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a demandé « un retour aux urnes pour restaurer la stabilité ». À gauche, la France insoumise réclame « la destitution immédiate » d’Emmanuel Macron.

Depuis sa réélection en 2022, le président de la République a déjà vu défiler cinq Premiers ministres. La démission de Sébastien Lecornu marque un nouveau tournant dans un quinquennat miné par les crises et par l’éclatement du paysage politique.

Alors que l’Élysée s’efforce de temporiser, la France s’enfonce un peu plus dans une crise institutionnelle inédite. Le pays attend désormais de savoir qui osera — et pourra — reprendre la tête d’un gouvernement en plein naufrage.

Le Premier Ministre s'est exprimé ce lundi à 10:45