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Côte d'Opale : nouveaux quotas de pêche en mer sous fond de tension

Pêche de loisir en mer : des arbitrages ministériels sont attendus sur des décisions qui restent sensibles.

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Les pêcheurs de loisirs en mer suivent de près les dernières négociations.
Crédit : Delta FM

Le Comité spécialisé Pêche de loisir s'est réuni le 18 décembre dans le cadre de la Commission nationale de la mer et des littoraux (CNML).

Et l'ambiance était tendue.

En toile de fond : les discussions européennes sur les TAC et quotas de pêche, et leurs conséquences directes pour la pêche maritime de plaisance en France.

Lors de cette réunion, la Direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture (DGAMPA) a présenté l’état des négociations menées par la France avec les autres États membres de l’Union européenne.

Plusieurs espèces dites sensibles étaient au cœur des débats, tout comme le futur système de déclaration obligatoire des pêcheurs et de leurs prises, qui doit entrer en vigueur en 2026 dans l’ensemble de l’Union.

 

Une déclaration obligatoire en 2026, mais avec une phase de transition

Sur la déclaration des pêcheurs et des captures d’espèces sensibles, l’administration a confirmé l’obligation à compter de 2026.

Une période de transition est toutefois envisagée afin de rendre le dispositif plus opérationnel et acceptable socialement.

Il a également été acté qu’aucune géolocalisation GPS précise ne serait exigée : seule une grande zone géographique devra être indiquée.

Un service d’aide aux pêcheurs devrait par ailleurs être mis en place.

 

Bars, maquereaux et quotas : la crispation monte

Concernant les espèces, plusieurs décisions ont été confirmées ou discutées.

Le quota de lieu jaune reste fixé à deux poissons par jour et par personne.

Pour le bar, la France a obtenu un relèvement à deux bars par jour en zone Atlantique Sud.

En revanche, en zone Manche et mer du Nord, l’administration française envisage de maintenir ce quota à deux bars, malgré une réglementation plus favorable au Royaume-Uni depuis le Brexit.

Une position jugée « inacceptable » par la CM&L, qui réclame trois bars par jour.

Mais c’est surtout le maquereau qui a cristallisé les tensions.

Alors que le mauvais état du stock est attribué à une surpêche des pays nordiques hors Union européenne, l’administration envisage d’intégrer l’espèce aux espèces sensibles, voire d’interdire sa pêche de loisir.

Une hypothèse qui a provoqué une levée de boucliers immédiate des représentants des plaisanciers.

 

Arbitrage attendu au plus haut niveau

Face à ces désaccords, notamment sur le bar et le maquereau, la Confédération Mer & Liberté a obtenu que ces dossiers soient portés à l’arbitrage de la ministre et du gouvernement.

L’organisation dénonce le risque de nouvelles restrictions jugées socialement et économiquement lourdes, et refuse que les pêcheurs de loisir soient une nouvelle fois la variable d’ajustement des politiques halieutiques.

Les décisions finales sont désormais attendues dans les prochaines semaines.

Publié : 10h43 par
Rémi Foulon - Rédacteur en Chef