Coulogne: le harceleur de Pauline envoyé en prison pour avoir fui et insulté la police

12 février 2021 à 19h28 par Jérôme Noël

L'homme a été jugé au tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer

Crédit : Delta FM

Un homme, déjà condamné pour des menaces de mort et violences conjugales, a été condamné ce vendredi par le tribunal de Boulogne à 15 mois de prison ferme. Il a été reconnu coupable d'outrages et de violences à l'encontre de policiers qui voulaient l'interpeller alors qu'il tentait à nouveau d'intimider son ex-concubine.


Les images ont fait le tour des réseaux sociaux. Celles d'une voiture faisant vrombir son moteur dans un quartier de Coulogne (Calaisis) et de son conducteur fuyant une patrouille de la Brigade anti-criminalité. Des faits survenus dans la nuit de samedi à dimanche, et pour lesquels un individu était activement recherché par la police. Finalement interpellé jeudi matin, l'homme de 31 ans était présenté en comparution immédiate au tribunal de Boulogne-sur-Mer, ce vendredi.


L'occasion de revenir sur le déroulé des événements. Il est environ 1h du matin lorsqu'une 306 grise arrive, feux éteints, dans cette rue de Coulogne. Cette rue, c'est celle de Pauline. Depuis plusieurs jours, la jeune femme bénéficie d'une protection de la police suite aux menaces de son ex-compagnon. C'est justement lui, dans la voiture, qui fait vrombir son moteur à plusieurs reprises. Positionnés à quelques mètres de là, les policiers décident d’intervenir. Face au véhicule des forces de l'ordre, le jeune homme opère une marche arrière et se retrouve coincé entre un grillage et une habitation. Un policier décide alors de sortir du véhicule pour procéder à l’interpellation de l’automobiliste. C’est à ce moment là que ce dernier décide d’enclencher une vitesse et de redémarrer, fonçant vers le véhicule de police. Le policier a à peine le temps de rentrer ses jambes dans l’habitacle que le jeune homme percute la voiture des forces de l’ordre avec son véhicule.


Au tribunal, le prévenu indique qu’il était sous l’emprise de l’alcool, et que, aveuglé par les pleins phares, il n’a pas vu qu’il s’agissait de la police. “Quand j’ai bu un coup, je ne me reconnais pas. Je suis le roi des cons” analyse-t-il. “Vous étiez quand même sacrément arrangé, ce soir-là…” ironise la Présidente du tribunal. Réponse de l’intéressé: “Oui, car d’habitude je ne bois pas. Mais là, j’ai vu les articles dans la presse et les accusations portées contre moi, mon ex qui m’accuse d’avoir brûlé ses voitures. Je me suis dit que j’allais encore perdre mon travail. Et j’ai bu un verre, deux verres, trois verres…


Malgré cette alcoolisation, l'individu parvient à rentrer et à s'enfermer chez lui. “Nous avons ensuite reçu des insultes et un projectile lancé depuis la fenêtre” se souviennent les policiers. A la barre, le prévenu dit ne pas s’en rappeler. Soulignant un parcours judiciaire “bien rempli”, la Présidente du tribunal égrène alors les condamnations pour vol aggravé en 2007, usage de stupéfiants et vol en 2012, dégradation en 2019, et enfin, ces menaces de mort et ces violences sur sa concubine, pour lesquels il a été condamné en mars 2020 à de la prison. Une peine assortie d’une interdiction d’approcher la victime. Interrogé par le tribunal sur le non-respect de cette mesure, l’homme se retranche une nouvelle fois derrière l’alcool. “J’ai tout perdu. Mon avenir est fichu. J’ai fait n’importe quoi, et c’est pour ça que je suis là aujourd’hui: j’assume mes conneries”.


Alors que le Parquet requiert 18 mois d'emprisonnement avec mandat de dépôt, l'avocat du prévenu plaide la relaxe, concernant le refus d'obtempérer. "Ce jeune homme n'a pas vu que c'était la police qui lui faisait face, clame Maître Krych. Il a pensé que c'était quelqu'un qui voulait s'en prendre à lui, suite aux accusations portées contre lui par son ex-compagne, et il a pris peur". Pour les faits d'outrages et de violences, l'avocat réclame "l'indulgence". Une demande vaine, puisque le tribunal décide finalement de condamner le jeune homme à 15 mois de prison ferme, avec mandat de dépôt. Son véhicule est également confisqué.