Dunkerque face à l’errance en centre-ville : entre répression et mobilisation collective

Grâce à la mise en place de maraudes de médiateurs, appelés les « gilets rouges », la Municipalité peut, aujourd'hui, dresser un portrait plus précis des personnes en errance :

• 85 % sont originaires du territoire dunkerquois, contre une plus forte proportion de personnes extérieures auparavant
• Majoritairement des hommes, avec 15 % de femmes
• Essentiellement âgés de 35 à 40 ans, parfois plus jeunes (25-30 ans)
• Des parcours marqués par des ruptures : sortie de prison non préparée, fin de prise en charge par l’aide sociale à l’enfance, perte d’emploi, sortie de cure…

"Ces ruptures successives les conduisent à se restructurer socialement dans l’espace public, souvent autour de la consommation d’alcool ou de drogues", observe Patrice Vergriete.

Une situation nationale, mais une réponse locale

Le maire de Dunkerque.souligne que ce phénomène n’est pas propre à Dunkerque : « Toutes les grandes villes de France sont aujourd’hui touchées. »

Mais il insiste : le fait que ce soit un problème national n’empêche pas d’agir localement.

C’est pourquoi la Municipalité a renforcé son action à plusieurs niveaux.

Un volet répressif assumé.

Plusieurs arrêtés municipaux ont été pris :

• Interdiction de la consommation d’alcool dans certaines zones
• Arrêtés anti-attroupement pour permettre à la police d’intervenir sur des groupes hostiles.

"Ces mesures ont permis à la police municipale et nationale d’agir efficacement."

Depuis mai, six incarcérations de personnes particulièrement agressives ont été obtenues.

Un travail avec les commerçants

Deux réunions importantes ont eu lieu avec les commerçants récemment : lundi 30 juin et lundi 21 juillet. 

Objectif : faciliter les dépôts de plainte, sensibiliser à l’interdiction de vente d’alcool à des personnes en état d’ébriété, et renforcer la coopération.

Grâce à l'appui de la procureure, un dispositif de plainte simplifiée a été mis en place pour accélérer les procédures.

« Le but du jeu, c’est qu’on soit tous mobilisés pour définitivement arrêter ce phénomène. »

Face à la hausse préoccupante de l’errance et des comportements parfois agressifs en centre-ville, la Ville de Dunkerque a donc déployé depuis le printemps un plan d’actions articulé autour de la prévention, de la médiation et de la répression.

Le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, revient sur les mesures mises en place et sur cette situation d’errance qui prend de l’ampleur dans l’espace public.

Lors de cette réunion, la procureure a d’ailleurs annoncé aux commerçants une simplification des plaintes ou encore le renforcement de la communication à leur égard.