80e anniversaire de la libération de Dunkerque : un appel à la mémoire et à l’engagement
Patrice Vergriete lance un appel à se ressaisir et à retrouver l'esprit du "Spirit Of Dunkerque"
/medias/ZXlfPmROz9/image/Patrice_Vergriete___comm_morations1746797908666-format16by9.png)
Ce jeudi 8 mai 2025, à Dunkerque, la ville commémore le 80e anniversaire de sa libération, marquée par un événement majeur qui s’est réellement produit le 9 mai 1945. Après huit mois de siège, les forces d’occupation nazies ont accepté la reddition de la ville, soulignant le prix lourd payé par les Dunkerquois. La ville, presque entièrement détruite, avait été vidée de ses habitants, jugés « inutiles » par l’occupant.
Le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, a ouvert la cérémonie par un hommage aux libérateurs : la brigade blindée tchèque du général Liska, les artilleurs britanniques, les Forces françaises de l’intérieur (FFI) du Nord, et particulièrement aux bataillons « Dunkerque » et « Jean Bart ».
Loin de se limiter à un simple acte commémoratif, l’intervention du maire a souligné l’importance de la mémoire collective. « Nous avons un devoir, celui de crier plus haut, plus fort : 'Plus jamais ça !' » a-t-il affirmé, rappelant les horreurs vécues et le poids de l’histoire qui doit être transmis aux générations futures.
Cependant, le maire a exprimé une inquiétude profonde face à certains développements contemporains. « 80 ans après, avons-nous oublié ce qui a conduit nos ancêtres aux pires exactions ? » a-t-il demandé, évoquant la résurgence de discours extrémistes et de symboles nazis à travers le monde, y compris en Europe. La montée de partis comme l’AFD en Allemagne et des actes de haine, tels que les menaces à l’encontre de responsables politiques, ravivent ces questionnements sur le retour de la violence et de l’intolérance.
Il a ainsi mis en garde contre la banalisation de la haine et de l’extrémisme, comparant la situation actuelle aux prémices des années 1930. « Nous avons déjà essayé l’extrémisme, le nationalisme, le racisme et l’antisémitisme, et cela a détruit notre ville », a rappelé le maire. Il a également souligné que le devoir de mémoire va au-delà des mots : « Il faut expliquer, comprendre, témoigner pour éviter que l’histoire ne se répète. »
Patrice Vergriete a conclu son discours en appelant à l’engagement de chaque citoyen : « Nous devons défendre les valeurs de liberté et de respect de l’autre, aujourd’hui comme hier. » Il a également souligné le rôle clé des villes-mémoires, telles que Dunkerque, dans la transmission de l’histoire, en citant des villes martyres comme Guernica, Hiroshima et Ypres, partenaires du colloque « Villes Mémoires », initié par Dunkerque en 2016.
En ce 80e anniversaire de la libération de Dunkerque, l’évocation de l’histoire et des sacrifices reste un appel vibrant à la vigilance et à la responsabilité collective face aux défis du présent.
