Viols au centre de loisirs: le procès de l'animateur s'est ouvert ce jeudi

17 juin 2021 à 17h51 par Jérôme Noël

DELTA FM
Le procès se tient aux assises du Pas-de-Calais, à Saint-Omer
Crédit : Delta FM

En ouverture de son procès à la cour d'assises du Pas-de-Calais, l'animateur du centre Jacques Brel d'Outreau, accusé de viols et d'agressions sexuelles, a formulé des excuses et exprimé des regrets. L'audience a également été marquée par les révélations de la mère de l'accusé.

T-shirt gris, barbe en collier, cheveux courts, l’accusé est arrivé à la Cour d’Assises du Pas-de-Calais avec deux heures de retard. Son extraction de la prison, où il est actuellement en unité psychiatrique, a été difficile. Dans le box, l’homme explique avoir des anxiolytiques, mais être apte à répondre aux questions de la justice. Ouf de soulagement dans la salle d’audience, où les familles de victimes attendent des réponses. Tous veulent savoir comment cet homme décrit comme « sérieux, professionnel et discret » par ses anciens collègues a pu imposer des actes sexuels à 14 enfants de 4 et 5 ans, alors qu’il était animateur  au centre Jacques Brel et dans plusieurs écoles de la ville d’Outreau, entre 2015 et 2017.

Tout commence le 5 mars 2017. Ce jour-là, une femme porte plainte au commissariat de Boulogne-sur-Mer. Au petit déjeuner, son fils de 4 ans lui a raconté que l'animateur du centre de loisirs "a joué avec sa bibiche".  L'enfant reproduit la scène en baissant son pantalon et en mimant un geste de masturbation. Il explique que les faits se sont produits alors qu'il était seul avec l'animateur. 

Interpellé, le suspect reconnaît les faits et évoque cinq autres victimes. L’instruction permettra d’en identifier huit autres, dont certaines sont encore aujourd’hui contestées par le mis en cause. Lors des auditions, il avoue cependant avoir imposé « des fellations » et « tenté de sodomiser » certains enfants, « dans le dortoir ou les toilettes du centre Jacques Brel » a indiqué la Présidente de la Cour d’Assises du Pas-de-Calais lors du rappel des faits. Certains de ses agissements étant filmés, des vidéos et des photos ont été retrouvées sur son ordinateur.

Cette attirance, je ne l'ai pas choisie. J'aimerais pouvoir dire que je suis normal, mais je suis comme ça

Interrogé sur sa personnalité, l’accusé, qui se qualifie lui-même de « timide et réservé », a expliqué ressentir une attirance sexuelle pour les enfants depuis ses 16-17 ans, sans pouvoir expliquer l’origine de cette attirance envers les enfants de moins de 10 ans. "Je ne l'ai pas choisi. J'aimerai pouvoir dire que je suis normal, mais je suis comme ça" s'est-il livré ce jeudi, tandis que dans la salle, des familles laissaient échapper un cri d'effroi. "A chaque fois, je me disais que c'était la dernière. Et ça a été comme ça jusqu'à mon arrestation. Je m'excuse pour tout ce qui s'est passé. Je regrette tout ce qui s'est passé".

Aîné d’une famille de deux enfants, il se souvient d’une enfance « heureuse » mais marquée par la séparation de ses parents. Il évoque une "dépression" et "des idées noires" en détention. En cellule, l'homme se scarifie: "un trait par enfant victime, qui formait le mot « pardon » ».

Venue témoigner, la mère de l’accusée a demandé « pardon aux familles, pardon aux enfants ». En larmes, la femme a surpris la cour d’assises en annonçant que son deuxième fils a porté plainte mardi dernier pour avoir subi, lui aussi, des agressions sexuelles à l'âge de 13 ans. "Mais pas de la part de son frère, attention". Elle a nommé un autre individu, déjà cité dans le dossier pour avoir été « le meilleur ami » de l’accusé. 

 

 


 

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