Drame de Samer : l'homme poignardé pourrait être le père de la fillette décédée

22 août 2019 à 12h10 par Jérôme Noël

DELTA FM
L'homme s'est donné la mort en pleine rue
Crédit : deltafm

Trois jours après l'accident survenu lundi soir à Samer, de nouveaux éléments viennent apporter un nouvel éclairage sur les heures précédant le drame.

Deux jours après avoir pris la fuite de l'hôpital de Boulogne où ils avaient été admis en état de choc, l'homme et la femme de 34 ans ont été interpellés ce mercredi après-midi, en état d'ébriété sur la voie publique, à Outreau. 

Placés en garde à vue au commissariat de Boulogne, le couple est entendu pour des faits de tentative d'assassinat. Une heure avant que leur voiture ne s'encastre sous le pont de chemin de fer de Samer, les deux individus auraient été impliqués dans une altercation. Un homme a porté plainte après avoir reçu un coup à l'arme blanche. Blessé au niveau du front, ses jours ne sont pas en danger. Selon les premiers éléments, c'est le conjoint de la conductrice qui l'aurait poignardé car il le suspectait d'être l'amant de sa femme, et le père de sa fille de 18 mois. "Des vérifications ADN vont être faites" précise le Parquet de Boulogne ce jeudi.

Suite à cette altercation, le couple serait ensuite reparti en voiture vers son domicile de Carly. Selon les premiers éléments, c'est la mère qui conduisait. Les autorités ont la quasi-certitude que la femme était en état d'ivresse au moment des faits, ce que devront confirmer les prises de sang, dont les résultats sont attendus en fin de semaine. Autre circonstance aggravante: "elle n'était pas titulaire du permis de conduire" indique le Procureur de la République adjoint, Philippe Sabatier. 

Le choc a grièvement blessée leur fille de 18 mois. Héliportée en état d'urgence absolue à l'hôpital de Lille, elle n'a pas survécu à ses blessures. Son décès a été prononcé ce jeudi. Les deux autres enfants, âgés de 3 et 4 ans, sont toujours hospitalisés. L'un d'entre eux présente "des lésions au cerveau pouvant entraîner des séquelles à l'âge adulte" a expliqué le Parquet. Les parents, également admis à l'hôpital, ont quitté précipitamment l'établissement dans la nuit de lundi à mardi. "Une personne est venue les récupérer. Elle a expliqué que les parents voulaient se rendre à la gare pour aller à Lille, mais rien ne permet de vérifier ces déclarations" indique le Procureur adjoint. Cette personne ne peut être considérée comme complice et ne devrait pas être poursuivie.

Ce jeudi, les autorités ont décidé de prolonger la garde à vue du couple de 24 heures. Il devrait être présenté à un juge d'instruction demain, qui devrait décider de leur placement en détention provisoire pour tentative d'assassinat, passible de la perpétuité.

Les gendarmes devraient ensuite prendre le relais de la police pour interroger le couple sur l'accident mortel avec circonstances aggravées, pour lequel la peine encourue est de 10 ans.