Licences post-Brexit: la date butoir fixée par Bruxelles est arrivée, les pêcheurs entre colère et résignation

10 décembre 2021 à 17h32 par Jérôme Noël

DELTA FM

Y’aura-t-il un nouveau mouvement des pêcheurs boulonnais ? Presque un an après le Brexit, certains attendent toujours leurs licence pour pêcher dans les eaux britanniques. Le week-end sera déterminant.

Alors que la France avait fixé à un ultimatum au Royaume-Uni pour régler la question des licences de pêche dans les eaux anglaises, les autorités britanniques ont rejeté la date butoir, fixée à ce vendredi. Alors que les négociations se poursuivent entre Londres et Bruxelles, sur le port de Boulogne, les pêcheurs retiennent leur souffle.

Car voilà plus de 11 mois qu’ils attendent. Alors, bien sûr, il y a de la colère, mais on sent aussi de la résignation chez certains. Londres et Bruxelles s’étant engagés à ce que les discussions se terminent ce vendredi, les pêcheurs attendent désormais le résultat de ces négociations. Ce vendredi, Clément Beaune, secrétaire d’Etat français aux affaires européennes, a d’ores et déjà déclaré que la France n’aurait pas toutes les licences attendues.

Faut-il s’attendre à des actions ? Pas forcément, car le gouvernement a promis de soutenir ses pêcheurs. Si la réponse britannique n’est pas satisfaisante, la France devrait demander à la commission européenne d’engager une procédure juridique contre les Britanniques, dès ce week-end. Dans ce cas, les pêcheurs n’auraient pas forcément nécessité à montrer les dents. Par contre, "si pour une raison politique ou diplomatique, la France ne va pas au bras de fer, là, il pourrait y avoir des actions" prévient Bruno Dachicourt, du syndicat national des marins-pêcheurs CFTC. 

Le 26 novembre dernier, les pêcheurs avaient empêché les exportations vers le Royaume-Uni en bloquant le port de Calais et le tunnel sous la Manche. A quoi faut-il s'attendre cette fois-ci ? Tout dépendra de la mobilisation. "Mettre en place des actions à quelques semaines des fêtes de fin d’année, ce n’est pas anodin. Ca ferait perdre des journées de pêche aux marins, qui ont pour certains déjà perdu 50% de leur chiffre d’affaire cette année" explique Bruno Dachicourt.