Au tribunal de Saint-Omer, un médecin comparaissait hier pour escroquerie. Il est accusé d’avoir facturé de faux actes ou d’avoir surfacturé des actes médicaux pour gagner plus d’argent. C’était à Thérouanne entre 2010 et 2013. Et c’est vrai que les pratiques de ce médecin interrogent…
Il est qualifié par tous de « très bon médecin », proche de ses patients et dévoué… Mais aussi de médecin « hors norme ». Car cet homme, c’est avant tout un médecin de campagne « à l’ancienne ». Il est disponible presque 24h sur 24, 7 jours sur 7, fait des visites à domicile, et se rend même régulièrement spontanément chez des patients…
Mais voilà, ce sont ces mêmes pratiques qui interrogent. Des pratiques qui peuvent donner l’impression, comme l’indique le procureur de la République, « qu’il court après l’argent ». Car pour beaucoup, ces actes sont facturés plus chers auprès de la CPAM.
L’enjeu du procès était donc de déterminer s’il répondait à de réels besoins ou s’il en a profité pour gagner plus. Était-il nécessaire de se rendre aussi fréquemment chez les patients ? D’intervenir autant en soirée, week-ends ou jours fériés ? Et a-t-il tout facturé selon les règles ?
A la barre, il se justifie en invoquant la liberté de pratique professionnelle. Confronté aux témoignages de la trentaine de patients qui ont rapporté ces pratiques douteuses, il balaie leurs accusations d’un « ce patient-là était déficient » voire « débile », ou « alcoolique ».
Dans les faits, la vérification précise est compliquée voire impossible. Ce médecin ne tenait pas de dossier médical par patient, ni de cahier de rendez-vous… Pour la défense, qui a plaidé la relaxe, cet homme a tout perdu alors qu’on ne peut rien prouvé.
Ce n’est pas l’avis du procureur de la République qui a requis six mois de prison avec sursis.
La décision a été mise en délibérée. Elle sera rendue le 2 octobre.