Hondschoote : le procès d’un trafic de poussins et d’œufs reporté

Le patron d’une ferme avicole d’Hondschoote, un ressortissant belge, va devoir s’expliquer sur de nombreuses pratiques frauduleuses : couvoir clandestin, circuit parallèle avec l’Irak, blanchiment d’argent, et diverses infractions sanitaires.

Tout est parti d’une dénonciation anonyme en mai 2021… un document qui met en cause une ferme d’Hondschoote, pour trafic d’œufs et de poussins. Mais les enquêteurs feront la lumière sur une situation bien plus complexe qui transite entre le nord de la France, la Belgique et l’Irak et qui aurait débuté en 2016. Le patron de cette ferme, un ressortissant belge, possède aussi des sociétés de l’autre côté de la frontière. D’importants moyens ont été déclenchés au niveau des autorités françaises pour mettre au jour les différentes infractions : salle d’incubation clandestine, récupération d’œufs impropres à la consommation qui auraient dû être détruits, mais qui ont été remis dans le circuit de vente. Selon nos confrères de la Voix du Nord, des œufs auraient aussi été ré-étiquetés… des œufs polonais ou hongrois dont la provenance changeait au moment de la vente pour gagner un peu plus d’argent.

Le patron aurait également monté un circuit parallèle, envoyant sans déclaration des œufs et poussins vers l’Irak. Aucun contrôle n’était effectué, et l’argent n’était pas non plus déclaré. Les gendarmes ont d’ailleurs retrouvé près de 380.000€ cachés dans un mur pivotant au fond de la cave. Le prévenu a reconnu une grande partie des faits. Il sera jugé à Dunkerque prochainement, l’audience prévue ce jeudi a été reportée. Un autre procès se tiendra aussi en Belgique. En attendant, l’homme a été laissé libre, il a toujours la possibilité d’exercer son activité légale, mais sous contrôle très strict.