Les Hauts-de-France n'attirent plus et quittent le podium des régions les plus peuplées de France

29 décembre 2021 à 17h00 par Jérôme Noël

DELTA FM

L'Insee a dévoilé ce mercredi les chiffres de la démographie nationale, sur la base des recensements effectués entre 2013 et 2019. Principal enseignement: les Hauts-de-France attirent moins que d'autres régions françaises.

Avec 6 005 000 habitants au 1er janvier 2019, la région Hauts-de-France se fait chiper sa troisième place sur le podium des régions les plus peuplées de France par la Nouvelle-Aquitaine. Comment en est-on arrivé là ? Les données de l'Insee apportent quelques éléments de réponse.

Moins de naissance...

C'est un fait: on fait de moins en moins de bébé dans notre région. "Depuis quelques années, l’accroissement naturel, historiquement dynamique dans les Hauts-de-France, s’essouffle sous l’effet d’une baisse de la fécondité, peut-on lire dans le rapport de l'institut. Ainsi, alors que le solde naturel (différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès) était de +0,5% par an entre 2008 et 2013 (+27 900 habitants), il n'est plus que de +0,3% par an entre 2013 et 2019 (+ 19 200 habitants).

... et plus de départs

Si la population des Hauts-de-France augmente au ralenti, c'est aussi parce que les habitants à quitter la région deviennent progressivement plus nombreux que ceux qui viennent s'y installer. L'Insee note que "les Hauts-de-France souffrent depuis longtemps d’un manque d’attractivité qui se traduit par un déficit migratoire marqué, le plus élevé de province. De l’ordre de – 0,3 % par an (– 16 400 habitants par an entre 2013 et 2019), il freine sensiblement l’évolution démographique régionale". Un peu plus loin, le rapport ose même une prédiction peu réjouissante: "si les tendances se confirmaient, la région pourrait être très vite devancée par l’Occitanie (5,9 millions d'habitants), une des régions les plus attractives de France métropolitaine avec un excédent migratoire de + 0,7 % par an"

Le Boulonnais et le Dunkerquois perdent des habitants, le Calaisis et l'Audomarois en gagnent

Se vantant toutes les deux d'être la "capitale de la Côte d'Opale", les communes de Dunkerque et Boulogne-sur-Mer vont sans doute faire grise mine en découvrant les résultats du recensement. Dans le Nord, Dunkerque passe de 89 882 habitants en 2013 à 86 279 en 2019, soit une baisse de 0,7%. Seuls Liévin et Boulogne-sur-Mer arrivent à faire pire, avec une chute de leur population qui baisse de 0,8% pour la commune du bassin minier, et de 0,9% pour la ville du littoral Pas-de-Calais, qui passe de 42 537 habitants en 2013 à 40 251 habitants en 2019.

Conséquence du manque d'attractivité de ces villes centres, la plupart des communes alentours perdent également des habitants. Entre 2013 et 2019, l'arrondissement de Boulogne-sur-Mer passe de 161 618 à 157 642 habitants, tandis que l'arrondissement de Dunkerque passe de 377 081 à  374 146 habitants. En cause: ces arrondissements sont ceux où l'on recense le plus de déménagements...

A contrario, l'arrondissement de Calais passe de 155 122 habitants à 156 977, et celui de Saint-Omer grimpe à 129 295, contre 128 129 en 2013. Une augmentation principalement due à un solde naturel positif.