En trois jours, près de 50 personnes encerclées par la mer : le coup de gueule des sauveteurs de Berck

Jamais deux sans trois… ni quatre.

Les sauveteurs en mer viennent d’intervenir pour la quatrième fois en trois jours dans la même zone dangereuse : un vaste banc de sable de plus de deux kilomètres, qui disparaît sous les eaux en moins de 20 minutes, seulement deux heures après la marée basse – même lors de faibles coefficients.

Depuis le début de l’année, près de 100 personnes ont été évacuées de cette zone, pourtant bien identifiée comme à risque.

Rien que ces trois derniers jours, près de 50 personnes ont été surprises par la montée des eaux : certaines ont pu regagner la terre ferme à la nage, d’autres ont été aidées par des témoins, et les dernières ont dû être secourues directement par les équipes de sauvetage.

« À chaque intervention, on frôle le drame », témoignent les sauveteurs, lassés de voir cette situation se reproduire, et inquiets qu’un jour, l’intervention arrive trop tard.

Fidèles à leurs valeurs, les sauveteurs rappellent leur engagement indéfectible : secourir, toujours, sans distinction, sans verbalisation, sans facturation.

C’est l’essence même du Droit Maritime International, auquel ils restent fermement attachés.

"Un risque permanent"

Mais derrière l’engagement, la colère gronde.

Une colère froide, tournée vers l’avenir : « Le danger est connu, mais mal compris. Ce n’est pas un fait divers : c’est un risque permanent. Et un jour, l’eau salée aura le goût des larmes. Un jour, on n'arrivera pas à temps... »

L’appel est clair : il est urgent d’agir.

Non pas pour sanctionner, mais pour prévenir.

Informer davantage, meiux baliser, éduquer plus efficacement.

Car sur ce banc de sable, chaque minute compte, et chaque négligence peut coûter une vie.